Le saviez-vous : il y a plus de japonais au Brésil qu’à Kyoto

Publié le : 08 novembre 20214 mins de lecture

À la restauration du Meiji, correspondant à l’entrée du Japon dans l’ère moderne et la pression socio-économique qui a suivi, les ressortissants japonais ont été autorisés à quitter le pays. L’émigration a commencé, timidement les États-Unis étant la destination privilégiée, mais il y avait déjà des candidats pour le Brésil et le premier bateau y est arrivé en 1908. Le phénomène n’a vraiment décollé qu’après la 1re Guerre mondiale et l’Immigration Act des Américains interdisant leur territoire aux Japonais. Et c’est le début des déplacements massifs de Japonais vers le Brésil. Mais la suite ne fut pas des plus faciles.

Une intégration épineuse

À leur arrivée, les Japonais ont essaimé dans tout le pays : dans les plantations de café, dans les concessions des grandes compagnies comme colons, en Amazonie, mais la grande majorité ont rejoint les grandes villes, dont São Paulo, pour travailler dans l’industrie en remplacement de la main-d’œuvre déficitaire résultant de l’abolition de l’esclavage. Ils ont gardé leurs us et traditions, surtout le communautarisme, un trait caractéristique de leur culture. Ce faisant, ils se sont mis à dos les Brésiliens de toute classe, jusqu’aux dirigeants. Pour les locaux, il était impossible de les assimiler dans la culture du pays. Mais la situation s’est progressivement améliorée malgré l’élection de Liberdade, quartier de São Paulo, symbole de la communauté japonaise. Ce quartier a été aménagé en style oriental et est devenu un haut lieu de la ville.

Le Brésil, un état émergent

L’immersion des Japonais est plus que réelle. Pour faire comme les autochtones, 70 % des migrants se sont convertis au catholicisme et le reste a gardé le Bouddhisme. Les entreprises commerciales, industrielles ont été créées et développées par les Japonais. Les unions interraciales se sont multipliées donnant naissance à de nouvelles générations qui sont attachées aux deux cultures en présence. Les citoyens ayant une ascendance ou issus d’un mariage mixte sont appelés Nippo-Brésiliens ou Nikkei.

Ils assurent l’intégration économique de la communauté et participent à l’essor économique du Brésil pays émergent du G9.

Au plan culturel, l’intégration se consolide dans tous les domaines : l’art avec de grandes stars, le sport avec de grands champions… Brésiliens de pure souche et Nippo-Brésiliens, la culture avec l’ouverture de Centre Culturel, la gastronomie…

Japon/Brésil ou Brésil/Japon aujourd’hui

L’histoire est étonnante, mais elle suit son cours de manière heureuse. Un début houleux pour harmoniser des coutumes opposées, une méfiance primaire face à un communautarisme séculaire, des langues différentes… mais les deux parties y sont parvenues. Il ne faut donc pas être surpris de voir autant de japonais à São Paulo, capitale économique du Brésil, comme si on était à Kyoto.

Les prochaines générations de Nippo-Brésiliens consolideront tous les acquis de l’intégration et participeront au brassage racial extraordinaire observé au Brésil.

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